Classification incendie : qu’est-ce que le risque incendie ?
La classification incendie caractérise les matériaux, les produits utilisés pour les travaux de bâtiment.
Avant de développer cette classification incendie, il est utile de rappeler qu’un incendie est une combustion qui se développer de manière incontrôlée, dans le temps et l’espace, en émettant de grandes quantités de chaleur, fumées et de gaz toxiques.
Incendie = Combustible + Comburant + Source d’inflammation
Les conséquences socio-économiques directes (dégâts matériels, perte de production) et indirectes (perte de client, période de chômage, incertitude sur l’activité) étant très lourdes, le principe est celui de la prévention la plus en amont possible, dès la conception des lieux de travail.
Les matériaux et les éléments de constructions répondent, dans le cadre de la protection contre l’incendie, à des exigences contenues dans les critères de « réaction au feu » et de « résistance au feu ».
Ces critères ont fourni la classification incendie au niveau national et européen.
Classification incendie : la réaction au feu
La réaction au feu est significative d’un matériau en tant qu’aliment du feu. C’est son aptitude à s’enflammer, à contribuer au démarrage et à la propagation d’un incendie.
La réaction au feu des matériaux de construction, des produits de décoration est décrite, après des essais en laboratoire qui consistent à soumettre les produits à des sollicitations thermiques, sous forme d’un classement :
Classification nationale
La réaction au feu des matériaux de construction est définie par l’arrêté du 21 nov. 2002 selon les 5 catégories suivantes :
- M0 : incombustibles
- M1 : non-inflammables
- M2 : difficilement inflammables
- M3 : moyennement inflammables
- M4 : facilement inflammables
Classification européenne
L’arrêté du 21 novembre 2002 (modifié) relatif à la réaction au feu des produits de construction et d’aménagement, insère les « euroclasses » de réaction au feu. Elles sont plus précises que le classement ci-avant (catégories M) en prenant en compte les fumées dégagées ainsi que d’éventuelles gouttelettes projetées.
Le système Euroclasses propose les distinctions suivantes :
- A1 et A2 : produit non-combustible
- B : produit faiblement combustible
- C : produit combustible
- D : produit très combustible
- E : produit très inflammable et propagateur de flamme
- F : produit non classé ou non testé.
Les euroclasses prennent en compte les deux autres critères importants suivants :
- l’opacité des fumées (quantité et vitesse) notée « s » pour « smoke » :
- s1 : faible quantité/vitesse
- s2 : moyenne quantité/vitesse
- s3 : haute quantité/vitesse
- les gouttelettes et débris enflammés noté « d » pour « droplets » :
- d0 : pas de gouttes ou de débris enflammés
- d1 : pas de gouttes ou de débris dont l’enflammement ne dure plus de 10 secondes
- d2 : ni d0 ni d1.
Classification incendie : la résistance au feu
La résistance au feu est la capacité d’un élément de construction à conserver sa fonction malgré l’action d’un incendie.
Classification nationale
Les catégories de cette classification sont les suivantes :
- SF (stable au feu) : l’élément de construction conserve, pendant un incendie, ses qualités de résistance mécanique (capacités de portance et d’auto-portance)
- PF (pare flammes) : l’élément possède une résistance mécanique, pendant un incendie, avec une étanchéité aux flammes ainsi qu’aux gaz chauds
- CF (coupe-feu) : l’élément possède les propriétés ci-dessus avec celle d’isolation thermique.
A ces différents critères s’ajoute le temps pendant lequel l’élément va résister au feu : 1/4 h, 1/2 h, 3/4 h, 1 h, 1 h 30, 2 h, 3 h, 4 h, 6 h.
Voir l’arrêté du 22 mars 2004.
Classification européenne
La présence de cette classification de résistance au feu résulte de l’adoption du système au niveau communautaire.
Ainsi, sont définis les types de produits, d’éléments de construction ou d’ouvrages, les méthodes d’essais à utiliser ainsi que les classifications.
Les principaux symboles sont les suivants :
- R : résistance mécanique ou stabilité
- E : étanchéité aux gaz et flammes
- I : isolation thermique
- W : rayonnement
- M : action mécanique
Ces symboles sont accompagnés de 2 ou 3 chiffres approuvant le temps de résistance en minutes : 15, 20, 30, 45, 60, 90, 120, 180, 240, 360.
Les principales modalités d’extinction
1° Le refroidissement
Il a pour but de faire baisser la température d’inflammation du combustible (blocage de la distillation des gaz inflammables).
C’est l’eau qui est le principal agent extincteur pour refroidir un foyer d’incendie.
2° L’inhibition
Cette méthode permet, par l’apport de certains produits, de ralentir ou suspendre l’évolution chimique du feu et ainsi d’arrêter la formation de flammes.
3° L’étouffement
L’objectif de ce procédé est d’amoindrir la teneur en oxygène à proximité du foyer, car l’oxygène est indispensable à la combustion.
4° La coupure de l’alimentation
Elle a pour effet de mettre fin à l’alimentation en combustible (gaz, essence, fioul…) par la fermeture d’une vanne ou l’occlusion d’un conduit.
Cette coupure met fin à la combustion.
5° Le souffle
Ce principe d’extinction est réalisé par un souffle puissant (exemple de la bougie). Cette méthode est utilisée pour les feux de puits de pétrole.
Pour plus d’informations sur la gestion et la prévention des incendies en entreprises consultez notre article sur les incendies
Cet article est édité à titre d’information. Pour plus de précisions ou pour des situations concrètes, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseil juridique.